Dans cette vie
qui tiendrait en
une ligne,
dorée-navrant,
il a fallu… déplier
la pensée et
enlever… «vivre»
à «exister».
Il a fallu
réduire
le peu de noblesse des idées
le peu… qu’il restait
et laisser
venir la couleur
roturière
peindre les choses.
Alors devant mon calepin
avant d’en venir plus tard
au vin
j’ai crayonné
Madame
crayonné encore…
Attaché au calepin,
pris au piège du papier qui ne refuse pas l’encre
J’ai consigné par bribes
les pensées quotidiennes d’un scribe
esclave, encore, d’espérances et d’illusions.
Contournant la charge d’un mot
en lui préférant la périphrase travestie,
le temps gagné sur la vérité –
par cet artifice rhétorique,
cette mixture qu’est l’écriture –
apportait un répit intranquille.
De cette expérience d’auteur
à force et
tardivement,
les mots finirent par imposer
leur vérité…
Du compagnon naquit
l’homme de compagnie.
JY
Les encombrants
publie.net – collection thtr