Au premier soleil la ville
s’anime on sort d’un sommeil
mauvais ᅠnoir
exténué
voir la même idée partout
on va aux mêmes endroits que tous
se promener
ça bavarde fort
presque à crier
ça rit à gorge déployée
bien trop fort
pour sonner juste
tout cela tape à l’oeil
s’agite et circule
en mouvements insensés
ça
comme chocs
les voix la cohue les foules
se télescopent on s’évite de peu
l’oreille souffre aux désaccords
majeurs qui claquent sans cesse
aux terrasses où ça s’entasse
à boire des verres
au premier soleil la ville
le brouhaha
scordatura
est traversé
soudain le silence
dans le regard
sur cela
.
au premier soleil la ville
où passe aussi un homme seul
dans la force de l’âge
il mit son beau costume
trois pièces
discret élégant
chemise crème
rayée bleue
tout fin
cravate dessus
prit son vélo
noir
et insensible
ou indifférent
ou les deux
qui sait
traversa ainsi
hétéronyme lointain
et impassible
de l’obscur
ou de son remords
le tohu-bohu des morts
qui se croyaient vivre
à boire des verres
bruyants dans leur ennui
il fut l’inaccessible
le point mouvant ultime
où poser le regard
devenu seul point fixe
pour un vivre limpide
.
mais
.
pas même lui.
Jean Yves Fick
il y a le chemin
l’inadvertance
publie.net en poésie
https://www.publie.net/livre/il-y-le-chemin-jean-yves-fick/
photo Jean-Yves Fick