Oublier l’idée d’un message et penser le simultané faute de saisir l’absolu. Nous sommes bien plus que la somme ! Et sans former de phrases, dans l’immensité de l’instant. J’épie ces mouvements de dissociation. Et je reprends ma marche en avant, dans la nuit ambiante. D’un seul tenant, d’un seul sens. Rien ne se perd, je sais. Une intuition qu’on peut vivre enfin, d’un élan.
Cette fièvre dans l’énigme, d’un dehors qui serait un dedans. Et nous nous disons que son cœur bat. L’oreille peut y entrer sans obstacle, et c’est aux dépens des rapprochements, des mesures. Apprécier ces éléments de composition, de rythme, de silence, de bruissement dans les marges. Je n’ai fait sur le moment qu’écouter. C’est ce que quelqu’un insinue déjà. Je suis sûr que tu as vu quelque chose ?
Mais il fait nuit, maintenant. Et c’est cela qui peut faire peur ? La différence, on ne peut pas la décrire. Et pas même d’autres visages, d’autres regards. Le passé est autre. Nous rapprochons ces lambeaux, ces couleurs, ces signes, nous recousons. L’écriture, ce n’est qu’un sceau. Une autre idée de récit. Et moi peut-être, enfant. Mon souvenir, je ne le mets pas en doute.
Pierre Ménard
dans le
n°9 de la Revue d’ici là
vienne la nuit sonne l’heure