Ricordi (fragments)

DSC03708323. Mi ricordo

quand ont été institués dans l’usine Fiat des tribunaux où siégeaient des dirigeants et des contremaîtres.

324. Mi ricordo

qu’au moment où cet acteur commença à imaginer qu’il portait en lui tout le Néoréalisme, on venait juste de passer aux comédies.

325. Mi ricordo

que sa famille idéale tient dans une photographie en noir et blanc : un père penché qui fume et une mère qui (se) défile.

326. Mi ricordo

qu’elle ne jetait pas de sorts, ne mangeait ni cafards ni rats ni épluchures pourries et encore moins de toiles d’araignées.

327. Mi ricordo

que chacun de ses gestes était comme un salut au dehors (fermer un livre, la main, les yeux, les rideaux, les parenthèses).

328. Mi ricordo

qu’il la croisait partout : elle tenait un poste à souder, une trousse de secours bourrée à craquer, un balai hirsute).

329. Mi ricordo

de ceux qui ont attendu l’aube sans avoir jamais cherché à savoir ce que l’autre avait fait ou pas pendant la guerre civile.

330. Mi ricordo

que se côtoyaient dans les bordels le gratin de la politique locale, la presse turinoise et l’élite de l’édition italienne.

331. Mi ricordo

que les structures, celles qui avaient rendu le fascisme possible, sont restées en place après la mort de Mussolini.

332. Mi ricordo

de ceux qui sont partis travailler dans les mines, en Lorraine ou au Luxembourg.

Christophe Grossi

Ricordi

L’atelier contemporain

A propos brigetoun

paumée et touche à tout
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