Succession d’images, ou plutôt de photos, différentes, belles, et on est dans le rythme de cette succession, sujets, traitements, noir et blanc ou couleurs, tailles, mises en page – une grande beauté, celle même des poèmes en relation.
Toujours, image et mots, un regard qui scrute la réalité, qui la regarde, y entre, la creuse, la ressent, quête le réel
« la vie anamnèse simple
ce qui n’a pas forme
ce qu’on oublie vite
qui fait la pulpe du temps »
Images de la vie citadine, d’immeubles, de reflets, de grues, mais aussi, et surtout, arbres, pierres en gros plans qui découvrent leur structure, si près de leur vérité qu’ils en deviennent irréels, qu’ils sont le regard posé sur eux, découpant, mouvant
« aux murs se projettent
images que crée son rêve
le rythme toujours même
le rythme autre à jamais
systole-diastole
un ensemble bat aux tempes
le vivre
brèves formes fuguées
qu’on ne sait d’où venues
et tenues pour un temps »
images aussi de page et d’écriture, et en écho, en réflexion du regard en image, le regard, la chose en mots, et la pensée
« le jeu de ce qui s’écrit
dramaturgie
fluide ou plus âcre
le poème se pose
ou son refus »
le geste de l’écriture ou dessin, de créer, de capter le réel, même si c’est peu, si peu que l’idée du peu.
« à figurer clairs
en traits précis l’inconnu
d’un jour trop banal
son corps dans l’indifférence
à quoi n’était pas regard. »
et toutes les silhouettes qui passent, dont on ne connaît que cela, leur passage, et la vue que nous en avons, leur trace fugace….
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reprise compte-rendu de lecture publié dans les Rendez-vous de lecture numérique d’Oeuvres ouvertes http://oeuvresouvertes.net/spip.php?rubrique87
Je pourrais presque faire miens ces mots dans ma quête de la cité.